[Marché aux Puces de La Feyssine]

[Marché aux Puces de La Feyssine]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0065C 18
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historiqueLe soleil régnait de nouveau sur la Feyssine le 29 novembre 1992. Après l'annonce d'une prolongation. Les brocanteurs pourront rester jusqu'au 31 mars 1993. Le temps pour quelques-uns de peaufiner leurs projets de réimplantation.
historiqueLa bonne nouvelle est arrivée avec le soleil, [le 29 novembre 1991], sur le marché aux puces de la Feyssine. Lucien Monier, président du Syndicat régional de l'antiquité et de l'occasion (SRAO), a appris à ses troupes que le délai octroyé par la Société d'équipement de la région lyonnaise (SERL) était prolongé de trois mois. Après la déception des Echets, voilà qui a donné, à la veille de Noël, du baume au coeur aux brocanteurs lyonnais qui pourront rester sur leur terrain jusqu'au 31 mars avant de laisser le champ libre aux machines constructrices du futur boulevard périphérique nord. Un mois après l'annonce en fanfare de l'ouverture au printemps [1993] d'un Espace européen pour l'antiquité et la brocante aux Echets et une semaine après le refus municipal d'accorder le terrain demandé au SRAO, la morosité s'affichait de nouveau sur les visages des habitués du marché. Que va-t-on devenir ?", "Où va-t-on pouvoir aller ?". Mis à part le projet du syndicat, deux autres dossiers sont en lice. Celui du Fort de Bron, mené par René Bouvier, également brocanteur à la Feyssine et celui, plutôt grandiose, d'un promoteur lyonnais Christian Basset "quelque part dans la CoUrLv..." Du côté de la municipalité brondillante, l'heure est à l'étude de faisabilité. Apparemment ici, la réputation de la Feyssine inquiète et l'on se dirige vers un marché de brocanteurs et antiquaires patentés qui perdrait un peu l'esprit des puces que défend ardemment René Bouvier. L'autre dossier consiste en "un produit d'animation qui comprendrait salle des ventes, zone artisanale, hôtel, restaurant, bar, etc." Des projets, il y en a, certes, mais après des semaines et des semaines de démarches, les brocanteurs n'ont toujours pas l'assurance qu'une municipalité puisse leur offrir un petit bout de terrain pour accueillir les estancots chers aux chineurs. "Nous sommes déçus que les Echets n'aient pas accepté notre implantation. mais nous avons des solutions de repli", expliquent cependant les membres du SRAO. Affolée par la réaction des habitants des Echets et insatisfaite du montant de la taxe professionnelle qu'allaient payer les antiquaires, la municipalité de Miribel a en effet rejeté à l'unanimité, le 20 novembre [1992], le dossier du syndicat. "Des milliers de voitures qui arriveraient chaque fin de semaine chez nous. Nous n'en voulons pas", déclarait récemment une riveraine des Echets. "C'est la mauvaise réputation du marché qui nous a fait beaucoup de tort", a souligné Lucien Monier. "Mais nous allons remédier à tout cela". Dès le 1er janvier, la Communauté urbaine de Lyon sera en effet chargée d'assurer la sécurité du marché étant donné que l'ex-propriétaire, Jacques Léopold, n'en sera plus responsable. "Or au train où vont les choses, nous ne pouvons laisser la situation telle qu'elle est actuellement. Une brocanteuse s'est fait crever ses pneus parce qu'elle ne voulait pas céder sa place. Les problèmes se règlent maintenant à coups de couteau. A partir du premier dimanche de janvier, cela ne pourra plus être comme cela. N'entrerons que les brocanteurs patentés ou les vrais particuliers", précise le président du SRAO. "Nous savons reconnaître les professionnels au noir des particuliers honnêtes. Ces derniers pourront venir un dimanche par an comme la loi l'exige, voire trois s'ils n'ont pas réussi à vendre leur stock. Cette dureté nous permettra d'être crédible vis-à-vis des maires que nous avons contactés". Mais tout ceci ne pourra durer que jusqu'au 31 mars [1993]. "Nous avons sept autres pistes, dont trois sont sûres. Nous préférons ne rien dire encore", confie le responsable du SRAO, échaudé par le volte-face de la municipalité de Miribel. Les trois autres projets se situent dans la première périphérie lyonnaise, l'un se trouve même dans une ville de la communauté urbaine. Tous proches d'une autoroute, ils répondent aux mêmes critères que le dossier des Echets. Mais les réponses affirmatives ou négatives ne devraient pas être connues avant le mois de janvier. "Nous pourrons sûrement obtenir d'autres délais de la Serl", assure le conseiller du syndicat, Christophe Geoffroy. Le SRAO. qui a perdu 250.000 francs dans l'affaires des Echets et est prêt à investir près de 25 millions de francs dans un nouveau projet a, selon Christophe Geoffroy, l'accord d'une banque pour les financements. Tout n' est donc plus qu'une question de temps et de kilomètres... "Moi, je suis prête à faire une trentaine de kilomètres pour me rendre aux puces, pas plus. Plus c'est près, mieux c'est, opine une chineuse". [Le 29 novembre], sous le soleil, ils étaient plus de dix mille à se presser entre les flaques d'eau et la boue des allées. Nostalgiques. "Ça ne sera plus jamais comme maintenant de toutes façons". Pour Lucien Monier, cela ne doit plus être comme cela... "Il n'y a même plus de parking, les vendeurs s'installent n'importe où, il n'y a plus aucune règle de déontologie ou de sécurité. On ne sait même pas d'où ils sortent". Peut-être était ce le soleil ou bien la peur des derniers dimanches de la Feyssine, en tous les cas, [le 29 novembre 1992], le quartier était devenu impraticable. Un embouteillage géant, comme aux plus beaux jours du futur ex-marché aux puces de Lyon. Source : "La Feyssine gagne du terrain" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 30 novembre 1992, p.1 et 4.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP05723A.

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